Barbares / Carte Blanche au Conservatoire

Barbares @ Bruce Milpied
Barbares @ Bruce Milpied
Concert

Barbares / Carte Blanche au Conservatoire

Première partie
Carte Blanche au élèves de l'atelier d'improvisation du Conservatoire de Poitiers

Barbares
Barbares pourrait prendre racine dans la poésie d'Henri Michaux. Un poète qui disait de lui-même qu'il était « né troué ». Ce qui se joue au sein de ce quartet est peut-être là. Comment produire une musique poétique et trouée ? Trouée, c'est à dire discontinue et manquante.

Peut-être que tout cela se joue dans le rythme. Un discours musical et rythmique qui accumule, envisage les espaces et les discontinuités de la pratique sonore. Il y a chez Michaux comme chez Barbares une histoire d'empilement d'expériences. Une manière de rendre audible, visible, l'invisible du rythme, l'invisible d'un sensible poétique.

Canalisé par la batterie cadencée de Makoto Sato, mais excité par les bidouillages tous azimuts des synthétiseurs de Jean-Marc Foussat, le sopranino de Jean-Luc Petit (comme aussi bien son ténor lyrique ou sa clarinette tellurique) se tord en tous sens, soutenu par le trombone imperturbable et pointilliste de Christiane Bopp dont on ne sait trop si elle souffle ou si elle chante. Toujours un peu des deux sans doute.

Et tout est parfaitement à sa place, la machine tourne à plein régime. Finalement. Un flux parfaitement imperturbable, se jouant des trous, des discontinuités. Comme on zigzague entre les ornières d'un chemin de traverse bien plus excitant que toutes les lignes droites qu'empruntent parfois trop de musiques.