Il est toujours délicat de présenter des monuments et Daunik Lazro est un monument. On le connaît autant pour ses solos de saxophones que pour Curare son trio d'improvisation avec, déjà, Jean François Pauvros et Roger Turner. Jean François Pauvros, on ne le présente plus vraiment non plus, guitariste inclassable et de génie, on l'a souvent vu à Poitiers aussi bien en solo qu'avec Charles Pennequin ou dans des formations d'improvisation. Edward Perraud quant à lui, on le sait est un batteur de génie, un batteur rare. À n'en pas douter la réunion des trois jouera sur cette puissance propre à l'improvisation. Comment tendre les corps et l'oreille pour produire quelque chose qui nous dépasse, le temps d'un moment, d'un concert... Le saxophone est complexe, il peut aussi bien produire des nappes continues que des respirations étranges. De la tension née la puissance, c'est peut-être le sens de cette formation. Comment tendre le réel sonore pour produire l'immanquable moment, celui qui réveille dans le quotidien gris, celui dont jamais on ne pourra se défaire.