Victime du même syndrome que Peter Brötzmann ou ses deux acolytes de Sonore, Paul Dunmall reste un musicien trop souvent caricaturé. Pourtant, le classer dans la catégorie des saxophonistes voués aux seuls paroxysmes du cri serait on ne peut plus réducteur tant ce musicien phare de la scène anglaise est susceptible d’explorer tous les registres avec la même inspiration, capable d’atteindre des sommets d’intensité comme de se promener à la limite du murmure. Une diversité de modes de jeu que partagent ses deux complices de longue date, Paul Rogers, armé de sa « contrebasse » improbable, subtil magicien de l’archet, et Mark Sanders, au soutien rythmique aussi inventif qu’infaillible. Deux compagnons de rêve qui sauront, à coup sûr, offrir à la musique de ce maître-souffleur l’écrin qu’elle mérite. Un trio sax-basse-batterie dans la grande tradition du jazz, free bien sûr, mais pas que. Ne soyons pas réducteurs...

À écouter : « Deep whole » (2006, Label FMR)
Disponible chez Improjazz