Voilà bientôt dix ans que l’on avait plus eu la chance d’entendre l’univers troublant de François Rossé en nos murs. Pianiste fougueusement virtuose, compositeur remarquable mais aussi improvisateur débridé, il fut l’un des derniers élèves de Messiaen avant de devenir une figure majeure des musiques contemporaines qui innovent (ce qui n’est malheureusement pas un pléonasme…).

On le retrouve ici au cadre de piano et aux côtés de David Chiesa - contrebassiste tout aussi impérial en solo qu’à la « direction » du grand ensemble Un - pour un duo tout en tensions où l’humain et le sensible prennent de suite le pas sur l’intellect et la technique. Une musique d’une rare force expressive, qui alterne climats tempétueux et miniatures fragiles et ouvre grand les portes d’un univers sonore chargé d’inouï.

L’occasion, aussi, d’une première collaboration avec les activistes bordelais d’Einstein on The Beach, des nouveaux amis qui ont entre autres faits d’armes le bon goût d’accompagner ce projet et quelques autres aussi bien sentis et dont vous entendrez certainement reparler dans les mois à venir…