Lasserre - Cappozzo - Rogers
Lasserre - Cappozzo - Rogers
Encore eux ?! Non, enfin eux !
On a eu l’occasion de les écouter chacun maintes fois dans différents contextes, imperturbablement irréprochables quels que soient les projets. Ils n’ont jamais joué tous les trois ensemble jusqu’ici, et pourtant on salive déjà à l’idée de cette rencontre, évidente.
La batterie de bric et de broc de Didier Lasserre, ses baguettes de fagots qui partent en lambeaux au fil du concert, l’étrange contrebasse à sept cordes de Paul Rogers qui résonne comme une cathédrale et les mélanges improbables de tuyauterie et d’embouchures du plombier Cappozzo…
Des instruments détournés, maltraités, augmentés ou diminués, une lutherie nouvelle et sauvage, mais loin des caprices de sales gamins qui se seraient lassés de leurs jouets. Juste d’autres moyens de chercher du son nouveau, de l’inouï, l’accident acoustique. Altérer la note, triturer la matière sonore, mais sans chercher le bruit à tout prix. Ou pour mieux le rendre beau. Parce que, l’air de rien, comme ça, ces trois-là ne font que ça en fait. Tirer la quintessence de leurs bricolages artisanaux, faire oublier l’instrument, se concentrer sur l’espace, jouer avec l’air et donner libre cour à la musique. Quels que soient les chemins choisis, les ornières enjambées, ils ne visent qu’une même destination. Des routes parallèles qui finissent toujours par se croiser. Au carrefour d’une mélodie, au bout d’un pont, sur un point de vue, un point d’ouïe, où on se pose, simplement éblouis, avant d’aller voir encore un peu plus loin ce qui s’y passe…