Decoy Trio

Photo Alexander Hawkins
Alexander Hawkins © David Laskowski
Concert

Decoy Trio

Après Sophie Agnel, Peter Brötzmann et Alex Ward, c’est au tour d’Alexander Hawkins de croiser le fer à Poitiers avec l’une des sections rythmiques les plus définitives du monde des musiques créatives. Et quand John Edwards et Steve Nobel assurent l’arrière-garde, on sait à quel point le « soliste » qu’ils accompagnent (ou qui les accompagnent ?) n’aura de répit que quand ils seront allés loin, plus loin, encore un peu plus loin. Parce que jusque-là c’était juste un échauffement… Un binôme sans vraiment d’équivalent, qui semble porter la musique et transcender le propos, avec une tension, une rigueur, une imagination et une aisance stupéfiantes. Soit, justement, l’écrin idéal pour l’orgue affranchi d’Alexander Hawkins. À tout juste 35 ans, il fait déjà figure de référence sur un instrument qui ne supporte pourtant pas toujours les divagations sonores collectives un peu extrêmes. Sous ses doigts habités, le vénérable B3 s’impose comme une évidence, même dans les embardées les plus free, et mêle ses voix multiples à l’archet rageur et aux toms survoltés avec un semblant de facilité déconcertant.