Si l’on voit fleurir depuis quelques années les projets où pellicules et projecteurs sont abordés comme de véritables instruments de musique, sans vouloir rendre à César ce qui ne lui appartiendrait pas, un peu d’histoire s’impose… Le travail de la Cellule sur ces formes de cinéma pour les oreilles / musique pour les yeux remonte à… 1987. Des lustres donc avant l’arrivée du numérique, puis de la hype argentique qu’il aura forcément fini par déclencher en retour chez les nostalgiques de tous poils.

Ce qui n’était à l’époque qu’un laboratoire artisanal dans les murs du 102 - squat historique grenoblois et aujourd’hui encore haut lieu des pratiques artistiques indomptées - s’est au fil des années transformé en un live spectaculaire où musique et cinéma sont mutuellement libérés et où perception visuelle et auditive se confondent pour donner naissance à une véritable ivresse des sens.

Si d’autres depuis ont suivi les voies ouvertes par ces trois gaillards, ce dont on ne peut au final que se ravir, peu d’expériences plus ou moins similaires n’arrivent à un tel degré de puissance évocatrice. Croiser la Cellule Metamkine, ça marque, et durablement ! Et au sortir de cette expérience unique, espèce de ciné-concert de l’abstrait, le trouble des sens persiste. Des rémanences dans les oreilles et des acouphènes plein les yeux…