Après s'être fougueusement confrontés à l’œuvre de Charles Mingus au sein du trio Whahay, Robin Fincker et Fabien Duscombs entretiennent cette même envie de plonger dans la tradition musicale et d'en improviser une suite avec ce "Tribute to an imaginary folk band".
Ce quartet emprunte les méandres de la folk anglo-saxonne qui aura notamment illuminé les années ’60 et ‘70. Il fouille et creuse cette matière sonore mûrie par des décennies de tradition orale, pour en extraire son essence mélodique et l'observer à travers le regard d'improvisateurs sans étiquette. Les mélodies sont attrapées au vol et se retrouvent, hors de leur contexte d'origine, mixées, superposées, assumées ou seulement suggérées, parfois enfouies sous une pluie de matières bruitistes ou égrenées dans un souffle minimaliste.
Bedmakers fait cohabiter le blues bancal de John Fahey, les envolées lyriques de Matt Molloy ou l'intense sobriété de Bert Jansch, avec la richesse de l'improvisation libre. Au croisement de toutes ces routes, de ces différentes essences musicales, ils inventent un carrefour imaginaire et propose un répertoire original aux itinéraires multiples. À l'image de ces musiques qui, bien que profondément liées à leurs racines, ne connaissent pas pour autant de frontières.