Assif Tsahar - Tatsuya Nakatani

Photo Assif Tsahar - Tatsuya Nakatani
Photo Assif Tsahar - Tatsuya Nakatani © DR
Concert

Assif Tsahar - Tatsuya Nakatani

Deux musiciens nomades, dont les pérégrinations sonores les auront emmenés de leur Japon et Israël natals aux quatre coins du monde, aux côtés de la crème des artistes affranchis. À eux deux, ils cumulent une liste de collaborations en forme de who’s who, avec à la clé autant de perles discographiques et d’apparitions scéniques mémorables (ne serait-ce que par chez nous, pour ceux qui ont eu la chance de les entendre au sein des Digital Primitives ou du fabuleux trio From Between). Bref, des cadors comme on dit, qui maîtrisent sur le bout des doigts et des lèvres toutes les grammaires respectives de leurs instruments. Ou quand la technique instrumentale n’a d’autre limite que l’imagination intarissable et la soif jamais étanchée de nouvelles errances musicales. Des orpailleurs toujours prompts à extraire des pépites de tous les courants qu’ils fouillent, des eaux troubles d’un blues abstrait aux immensités parfois austères d’un jazz qui s’autorise à ne pas swinguer. La clarinette surfant sur une mer d’huile en attendant le déchainement d’une vague free, les percussions jonglant d’un martèlement tribal à un coup d’archet déchirant sur une cymbale qui rend l’âme.
Au fil de leur set, la communion parfaite entre les salves fiévreuses de Tsahar et la grâce toute féline de Nakatani ouvre des mondes sans frontière pour mieux redessiner la carte d’une world musique universelle qui serait née à Osaka et Tel Aviv, aurait grandi à New York, pour visiter un temps Poitiers avant de reprendre son long cours.