"Enfance"
Après Rollins, Coltrane, Ayler ou Shepp, ceux qui ont quelque chose de nouveau à dire au ténor se font rares. Voilà Abdelhaï Bennani dont le son magnifique et le jeu étrange sont marqués par son enfance marocaine, avec le grand Alan Silva qui revient à la contrebasse, et deux magnifiques japonais au jeu subtil et décalé. Pour parler de sa musique, il est difficile d’utiliser le vocabulaire convenu tant elle s’invente en dehors des règles de composition, des schémas d’improvisation et des codes balisant les styles. Reste le langage des émotions et les images qui les suggèrent. C’est pourquoi les critiques qui l’ont découverte ont dû mettre de la poésie dans leur prose : ils parlent d’aurore, de premier jour, de nativité... Ils parlent aussi d’envol, d’essor, de liberté... Et encore de joie, de paix, de sérénité...