Boni
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Raymond Boni
Raymond Boni, né le 15 mars 1947 à Toulon, est un guitariste, harmoniciste, improvisateur et compositeur français.
Guitariste et harmoniciste héritier de toutes les remises en cause provoquées par le free jazz, Raymond Boni défend, en un style d’un étonnant syncrétisme, une approche résolument « en lutte » avec cet instrument mal-aimé de lui qui en fait un improvisateur qui ne saurait se laisser enfermer dans aucune convention.
Enfant, il étudie le piano, puis s’essaye à l’harmonica, un instrument dont il lui arrive encore de jouer avec une candeur délibérée. Un disque de Charles Mingus fait office de révélateur dans sa découverte de l’improvisation. A l’âge de quinze ans, on lui offre une guitare, instrument qui au départ le rebute puis il développe un style unique à partir d'une technique acquise auprès d'amis gitans de son quartier à Toulon (notamment le guitariste Pétou Debarre). Pendant quatre ans, à partir de 1963, il vit à Londres où, fréquentant une scène musicale très vivace, il découvre une variété de formes musicales. De retour en France en 1967, il suit des cours de piano et de solfège puis en 69 rencontre Jef Gilson, figure centrale du free jazz français, qui l'engage dans son nouveau quintet composé de Christian Vander, René Garber et Jean-François Catoire. En 1970, Raymond Boni fonde son premier groupe, ‘Association vivante’, avec le percussionniste Bertrand Gauthier, rejoints par Jean Carabalona puis plus tard par les frères polyinstrumentistes Berry [archive] et Chris Hayward [archive], en une période où les musiciens de jazz français s’approprient les principes libérateurs du free jazz. En 1971, il enregistre son premier disque en solo, ‘L’Oiseau, l’Arbre, le Béton’ chez Futura [archive]. Deux ans plus tard, il forme un duo avec un autre guitariste singulier, Gérard Marais puis il rejoint le groupe 'Nommo' composé du saxophoniste André Jaume et du percussionniste Gérard Siracusa. En duo avec le saxophoniste Claude Bernard [archive], il enregistre un disque emblématique de ces années d’expérimentation à tout crin : ‘Pot-pourri pour parce que’ (1977).
Jouant de toutes les possibilités expressives de la guitare électrique, empruntant les éléments de son vocabulaire à des sources musicales très éloignées, des traditions tsiganes jusqu’à la musique improvisée la plus « noisy », Raymond Boni n’a de cesse d’explorer les sonorités et la gamme d’effets rendues possibles par la nature même de son instrument, afin d’atteindre à ces « chants de tendresse » (titre d’un solo créé en 2005) qui naissent, même au cœur du chaos sonore, de la vibration des cordes.